Une parole juive contre le racisme (Syllepse, mars 2016) : Bien sûr, l’histoire de beaucoup d’entre nous, le souvenir des persécutions et du génocide juif nous incitent à une vigilance particulière, nous enjoignent de ne jamais être du côté des bourreaux, quels qu’ils soient. Nous avons certes dans le coeur cette blessure liée à l’antisémitisme et à Auschwitz, comme une écharde purulente. Mais nous vivons maintenant et nous devons constater que les principales victimes du racisme ne sont plus les Juifs. Il faut en parler aujourd’hui, dans l’après-Charlie, dans l’après-Bataclan, quand l’islamophobie se déchaîne, quand la négrophobie perdure, dans la crise des migrants dont on sait qu’elle n’est pas éphémère, quand les discours violents d’exclusion se répandent.