Éloge de l’engoulevent de Jean MOTTET (Éditions du Ruisseau, juillet 24).
C’est la fin d’une belle journée de printemps. La nuit tombe. Les oiseaux se sont tus. Assis, adossé à un arbre dans l’intimité d’un coin de sa forêt, le forestier entend un chant si bizarre qu’il s’élève au-dessus du cri. L’engoulevent vient simplement de nous dire: « je suis là ». Surgissant de nulle part, dans la pénombre, il s’envole, il plane, il domine l’univers. Ne m’éveillait pas ! Envahi par l’émotion, l’homme tarde à donner une réponse au spectacle donné par le volatile.
Jean Mottet est professeur émérite d’esthétique du film à l’université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Par ailleurs, forestier à Sarlande, dans le nord de la Dordogne, il y organise Les Journées de l’Arbre.