RENCONTRES

SAMEDI 15 JUIN

15h00 – Yaël HASSAN, Marie-Aude MURAIL et Eric PESSAN

   Écrire pour la jeunesse, quelle cahier des charges?

« L’écriture de textes destinés à être lus par des jeunes gens doit obéir à trois principes.

Juridique tout d’abord : les textes doivent respecter la loi de 1949, modifiée en 1954 (Pour mémoire: les publications ne doivent comporter aucune illustration, aucun récit, aucune chronique, aucune rubrique, aucune insertion présentant sous un jour favorable le banditisme, le mensonge, le vol, la paresse, la lâcheté, la haine, la débauche ou tous actes qualifiés crimes et délits ou de nature à démoraliser l’enfance ou la jeunesse, ou à inspirer ou entretenir des préjugés ethniques. Elles ne doivent comporter aucune publicité ou annonce pour des publications de nature à démoraliser l’enfance ou la jeunesse.).

Éditorial ensuite : l’éditeur définit sa ligne, ses attentes, ses envies.

Et personnelle, surtout. L’auteur – malgré les deux points précédemment cités – a une immense liberté d’expression. Comment s’en saisit-il? S’impose-t-il des limites? Se définit-il un cahier des charges (au sens où Georges Pérec l’entendait: un ensemble de principes qui guident son écriture)? L’auteur jeunesse s’autocensure-t-il? » (Eric Pessan, animateur)

Yaël HASSAN, née à Paris, passe son enfance en Belgique, finit ses études en Israël, y travaille puis revient en France. Obtient le prix Sorcières avec son premier roman, Un grand-père tombé du ciel (1997). Depuis, intéressée, entre autres, par les questions liées à l’adolescence n’a cessé de publier et d’obtenir d’autres prix.

Marie-Aude MURAIL est l’autrice de Baby-Sitter Blues (1989), de Oh boy! (2000), Simple (2004), Miss Charity (2008) et dernièrement du septième tome de Sauveur et fils (2023). En 2022, elle a été récompensée, pour l’ensemble de son œuvre, par le prestigieux prix Hans Christian Anderson.

Eric PESSAN est auteur de poésies, de romans, parfois pour la jeunesse, de fictions radiophoniques, de textes de théâtre, etc. Souvent récompensé. Il anime également des rencontres littéraires et des débats, ce qu’il fera ici.

                                                                        

                             

16h30 – Stéphanie DUPAYS et Déborah LEVY-BERTHERAT

              Hérédité épigénétique

« Un secret de famille ? Non ? C’est qu’il est bien gardé !

Selon la « légende romantique » héritée de sa famille, l’arrière grand-mère de Stéphanie Dupays serait « morte de chagrin », « le cœur brisé » ne survivant pas au décès de son mari.

Dans la famille de Déborah Lévy-Bertherat, « une unique légende » circule selon laquelle la grande tante Irma aura héroïquement tenue à être déportée avec sa mère.

Mais que valent ces légendes qui résonnent des générations après ? Rien d’étonnant à ce que les deux autrices, sans concertation aucune, se soient penchées de plus près sur leur « hérédité épigénétique ».

Alors, quand – par hasard ? – le secret si bien enfoui s’échappe de la « crypte intérieure », il se fait, par la grâce de l’écriture, tendre hommage, émouvant et poétique, aux âmes tues, enfin réincarnées. ». (Corinne Vernay)

Stéphanie Dupays  a publié deux romans au Mercure de France:  Brillante en 2016 ( prix Charles-Exbrayat) et Comme elle l’imagine en 2019. Elle vient de publier Un puma dans le cœur aux Éditions de L’Olivier, ouvrage dans lequel, mêlant fiction et récit personnel, Stéphanie Dupays redonne une voix à une femme extraordinaire qui ne savait pas comment supporter le monde et qu’on a réduite au silence.

Déborah Lévy-Bertherat  était déjà l’autrice de trois romans publiés chez Rivages (Les voyages de Daniel Ascher, 2013 ; Les fiancés, 2015 et Le Châle de Marie Curie, 2017). Elle vient d’en publier un quatrième, toujours chez Rivages, intitulé Sur la terre des vivants. « Dans ce texte vibrant où le romanesque  se mêle au conte, Déborah Lévy-Bertherat redonne chair aux disparus, et pose avec pudeur la question de l’héritage familial et historique. ».

Cette Rencontre sera animée par Corinne Vernay, professeur de Lettres et co-animatrice du prix La Boétie, prix des lycéens et étudiants de Dordogne.

 

DIMANCHE 16 JUIN

9h30 – PETIT-DÉJEUNER PUBLIC avec Mathieu LAUVERJAT (Le client mystère, Gallimard/Scibes, 2023).

Le narrateur de Client mystère est un livreur à vélo comme on en voit tant dans toutes les villes. Percuté par une voiture ( « j’avais déjà pris des tôles, mais là j’avais la gueule en tempête atlantique »), il n’a plus d’emploi.

Il devient alors Client mystère: un faux client à la solde du management contemporain qui est en charge d’évaluer les performances des employés à leur insu.

Mais si, pour le narrateur, dénoncer est facile, encore faut-il en assumer les conséquences !

Dans un style très moderne qui allie précision et inventivité, Mathieu Lauverjat dépeint le monde du travail au temps de l’ubérisation : dictature de l’algorithme, culte de l’efficacité, déshumanisation des interactions sociales consumérisme débridé.

 

                                                Animation: Christian LECOMTE

 

 

 

 

10h40 – Anne-Marie COCULA-VAILLIERES et Romain BONDONNEAU

         Brantôme, honneur aux dames

« A force d’échecs en cascade, Pierre de Bourdeille, cadet d’une famille de noblesse immémoriale et abbé laïc ou commendataire de la vénérable abbaye de Brantôme, sise sur un site exceptionnel, ne fut qu’un chevalier sans gloire, une sorte de Don Quichotte périgourdin plongé dans la violente et sanglante période des guerres de religion de la seconde moitié du XVIème siècle. En dépit de cette infortune, il eut la chance de vivre à la cour des derniers rois Valois où il fréquenta tous les grands personnages de l’Histoire de France…/… Tant de rencontres, tant de confidences, tant de secrets d’État et d’alcôves composent un florilège exceptionnel dont il prit conscience à l’heure de la retraite…/… Il lui restait trente années pour mener à bien son œuvre de mémorialiste. Elle est monumentale et profondément originale puisqu’elle accorde aux Dames une place éminente, équivalente à celle des grands hommes de son temps. Ce sont elles qui feront sa gloire en littérature! » (Anne-Marie Cocula-Vaillières).

Anne-Marie Cocula-Vaillières est professeur honoraire d’Histoire des mondes modernes à l’université de Bordeaux Montaigne qu’elle a présidée de 1994 à 1999. Vice-Présidente du Conseil Régional d’Aquitaine de 2004 à 2015. Anne-Marie Cocula-Vaillières est l’auteure de nombreux travaux sur le XVIème siècle, notamment sur les guerres de religion dans la province de Guyenne, les réseaux des clientèles nobiliaires et le rôle politique de ses écrivains, tels Brantôme, La Boétie et Montaigne. Elle est présidente du Centre François Mauriac de Malagar.

En compagnie de Romain Bondonneau, professeur d’histoire et animateur des éditions du Ruisseau, Anne-Marie Cocula-Vaillières fera également une présentation de La Dordogne dans la Seconde Guerre mondiale (Éditions Fanlac, ré-édition 2024), ouvrage qu’elle a codirigé avec Bernard Lachaise.

                    

13h45 – 14h15 : Focale sur le Périgueux colonial et ses communes proches (Syllepse, 2023) avec deux des contributeurs, Jean-Marc Champeaux et Bernard Collongeon.

 

 

 

14h30 – Séverine DANFLOUS, Jean-Paul ENGELIBERT et Murielle MAGELLAN

                          Le roman au cinéma

      « On sait que le cinéma se nourrit de la littérature. Mais la littérature emprunte aussi au cinéma : des personnages, des situations, des images, des histoires, des mythes et même des formes. Le cinéma fait écrire des scénarios, des critiques, des récits et des romans. Il transforme les imaginaires. Faire un film est une aventure avec ses périls, ses héros, sa fin tragique ou son happy end dont le roman se saisit. Rencontre entre trois auteurs qui écrivent pour ou avec le cinéma. »(Jean-Paul Engélibert).

Séverine Danflous  est écrivaine, critique de cinéma pour Transfuge et Septième Obsession, professeur de Lettres et cinéma audiovisuel. Elle a déjà publié Brune platine (Marest, 2028), S’abandonner (Marest, 2021) et tout récemment, coécrit avec Pierre-Julien Marest, Busby Berkeley, l’homme qui fixait des vertiges (Marest, 2024).

Murielle Magellan est une écrivaine, scénariste, dramaturge, metteuse en scène et tout dernièrement réalisatrice ( Marie-Line et son juge, 2023). Son dernier roman, La fantaisie (Mialet-Barrault, 2024) est en lice pour le prix La Boétie…et de nombreux autres prix.

Jean-Paul Engélibert, professeur de littérature comparée à l’université Michel-de-Montaigne Bordeaux 3, habitué des incursions critiques parmi les fictions littéraires et cinématographiques et dernier lauréat du prix Augiéras (Vicki et Mr Lang), animera cette rencontre.

 

16h – Clément BENECH et Lionel DUROY

                    
Clément Benech est né en 1991. Auteur de quatre romans publiés aux éditions Flammarion, L’été slovène (2013), Lève-toi et charme (2015), Un amour d’espion (2017) et dernièrement Un vrai dépaysement (2023). Il est également l’auteur d’un essai, Une essentielle fragilité (Plein jour, 2019) et collabore à plusieurs revues et journaux.

 

Lionel Duroy est l’auteur de plus d’une vingtaine de romans, dont Le chagrin (prix François Mauriac, prix Marcel Pagnol), L’Hiver de hommes (prix Renaudot des lycéens et prix Joseph Kessel) et Eugénia (prix Anaïs-Nin). Il vient de publier chez Mailet-Barrault, Mes pas dans leurs ombres ( août 2023) et Sommes-nous devenus des criminels? Vie du maréchal Paulus (mars 2024).

Cette rencontre sera animée par Oliver Mony, journaliste et romancier.